Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/280

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[2. Si nous admettons que les questions posées par l’Égalité émanent du Comité fédéral romand, nous voulons y répondre, mais sous la réserve que des questions de ce genre ne nous seront plus posées de cette manière.

3. La question du bulletin.

Dans les résolutions du Congrès de Lausanne[1] qui ont été incorporées dans le Règlement, il est prescrit que les comités nationaux enverront au Conseil général des documents sur le mouvement prolétaire, et qu'ensuite le Conseil général publiera un bulletin en plusieurs langues, « aussi souvent que ses moyens le lui permettront ».

L'obligation du Conseil général était par conséquent liée à des conditions qui n'ont jamais été remplies. Même l'enquête statistique, que les statuts prescrivent, qui a été décidée par plusieurs Congrès généraux successifs et demandée chaque année par le Conseil général, n'a jamais été mise à exécution.] Quant aux moyens, le Conseil général aurait déjà depuis longtemps cessé d'exister, sans les contributions régionales de l'Angleterre et les sacrifices personnels de ses membres[2].

[Ainsi le règlement que le Congrès de Lausanne avait adopté est resté lettre morte.

En ce qui concerne le Congrès de Bâle, il n'a pas discuté l'exécution d'une décision existante, mais seulement l'opportunité d'un bulletin à créer, et n'a point pris de décision à ce sujet.

Au reste, le Conseil général croit que le but primitif d'un bulletin public édité par lui est aujourd'hui complètement rempli par les divers organes de l'Internationale, qui sont publiés en différentes langues et font l'échange les uns avec les autres. Il serait absurde de vouloir atteindre par des bulletins coûteux ce qui est déjà réalisé sans dépenses[3]. D'un autre côté, un bulletin qui publierait des choses qui ne sont pas traitées dans les organes de l'Internationale ne servirait] qu'à admettre nos ennemis dans les coulisses[4].

[4. La question de la séparation du Conseil général du Conseil régional pour l'Angleterre.

Longtemps avant la fondation de l’Égalité cette proposition a été faite périodiquement au sein du Conseil général lui-même par un ou deux de ses membres anglais. On l'a toujours rejetée presque unanimement.]

Quoique l'initiative révolutionnaire doive probablement partir de la France, l'Angleterre seule peut servir de levier pour une révolution sérieusement économique. C'est le seul pays où il n'y ait plus de paysans et où la propriété foncière est concentrée en peu de mains ; c'est le seul pays où la forme capitaliste, c'est-à-dire le travail combiné sur une grande échelle sous des maîtres capitalistes, s'est emparée de toute la production ; c'est le seul pays où la grande

  1. Marx se trompe en parlant du Congrès de Lausanne : les prescriptions qu'il résume se trouvent dans les articles 1er, 2 et 3 du Règlement adopté par le Congrès de Genève en 1866.
  2. Cité par Nettlau.
  3. L’Égalité, on l'a vu, n'avait nullement demandé la publication d'un bulletin imprimé : Robin s'était borné à réclamer du Conseil général l'envoi trimestriel ou mensuel d'une note manuscrite. Faut-il croire que Marx n'avait pas pris la peine de lire le journal auquel il répondait ?
  4. Membre de phrase cité par Nettlau.