Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/440

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principes de l’Internationale, si en répandant dans nos contrées ces principes, tels qu’ils nous apparaissent à la suite de nos études, nous compromettons aux yeux de tout un peuple notre Association ; si en travaillant activement à préparer l’avènement d’une nouvelle ère, nous machinons une œuvre infernale, alors, que l’Association internationale tout entière déclare hautement notre indignité. S’il n’en est pas ainsi, qu’on n’hésite pas non plus à déclarer indigne la conduite de ces vingt ou trente capitaines de l’Association qui, ne se laissant plus guider que par des ressentiments personnels, sont devenus nos ennemis acharnés, et aux yeux de qui tous les moyens sont bons pour nous nuire.

Le prochain Congrès général prononcera sur notre expulsion ou la leur.

Nous continuerons à apporter toute notre activité à la prospérité de l’Internationale, parce que c’est par elle seule que les peuples acquerront la puissance morale et matérielle nécessaire pour supprimer tous les despotismes et tous les antagonismes.

Nous répétons le cri par lequel se terminait le Manifeste de la Solidarité, et nous avons l’espoir que les classes ouvrières de France, s’inspirant des leçons du passé, n’auront désormais qu’un seul but : donner pour fondement à la République l’affranchissemenl complet du travail.

Vive la République sociale universelle !

Chaux-de-Fonds, 2 octobre 1870.
Le Comité fédéral :

Alcide Gorgé, Fritz Heng, Auguste Spichiger, Paul Quartier, Numa Brandt, Edouard Collier, Tell-Émile Ginnel[1].


Les Sections suivantes furent représentées au Congrès de Saint-Imier :

Section centrale de Moutier, par Lucien Luthy et Arnold Dubois ;

Section centrale de Neuchâtel, par Auguste Treyvaud[2] ;

Section des graveurs et guillocheurs de Neuchâtel, par Adolphe Monnier ;

Section des menuisiers de Neuchâtel, par Eugène Robert ;

Section de l’Alliance de la démocratie socialiste de Genève, par Nicolas Joukovsky ;

Section de propagande socialiste de la Chaux-de-Fonds, par Fritz Robert ;

Section centrale du district de Courtelary, par Georges Rossel et Adhémar Schvvitzguébel ;

Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary, par Adolphe Herter et Alfred Jeanrenaud ;

Section centrale du Locle, par Ulysse Borel et Charles Lefebvre ;

Section des graveurs et guillocheurs du Locle[3], par Paul Humbert.


Les Sections de Granges (Soleure) et de Vevey avaient envoyé des lettres d’adhésion.

  1. Gorgé et Collier avaient remplacé Chevalley et Fritz Robert; Ginnel avait remplacé Ducommun. Le motif de la retraite de Fritz Robert était l’incompatibilité, que lui avait signifiée le directeur de l’École industrielle de la Chaux-de-Fonds, des fonctions de membre du Comité d’une fédération de l’Internationale avec celles de professeur.
  2. J’avais refusé d’accepter un mandat de délégué : le Congrès ayant à prononcer sur la question de la Solidarité, j’avais cru ne pas devoir participer à ses délibérations.
  3. La Section des graveurs et celle des guillocheurs, au Locle, s’étaient réunies en une seule.