Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/457

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ferions le reste ; je pense que Sentiñon est trop occupé pour nous aider. J’écrirai demain à Robin, à qui je dois une lettre ; et je prierai Schwitz, comme secrétaire de la Commission de propagande, d’écrire à De Paepe...

Maintenant, il me semble qu’il y aurait à faire, avant tout, une brochure d’actualité : il faut absolument publier notre opinion sur la situation. J’avais fait là-dessus un article pour l’Almanach, mais il n’a pas pu y entrer faute de place[1]. Voici ce que je te propose à cet égard : Tu pourrais écrire l’histoire, à notre point de vue, des mouvements de Lyon et de Marseille ; on y joindrait l’histoire de celui de Brest, racontée par Robin (je l’ai), et de celui de Rouen si nous pouvons trouver des renseignements ; puis aussi des renseignements sur les mouvements de Paris. Tout cela serait suivi d’une appréciation générale sur la situation de la France et de la cause socialiste.

Tu pourrais parfaitement rédiger cette petite brochure. Avant tout, des faits, des faits authentiques ; mettre en lumière les turpitudes de la bourgeoisie et de la Défense nationale, expliquer les causes de l’insuccès de nos amis, mais en les ménageant. Tout cela pourrait s’arranger avec ce que tu prépares sur l’Alsace et la Lorraine.

Il n’y aurait pas moyen, je crois, de condenser cela en seize pages. Il faudrait faire deux feuilles, et on vendrait la brochure vingt centimes... Tu parles d’articles à faire sur la situation. Je trouve que le premier de tous les articles, ce doit être la brochure que je te demande : elle résumera le passé, elle répondra aux accusations lancées contre nous et nos amis ; tout cela serait impossible à faire dans des articles de journaux ... Voici le plan improvisé que je propose pour la brochure sur la situation (titre à trouver) :

« Introduction. Nécessité impérieuse où les socialistes sont de s’expliquer, de repousser les calomnies, de faire la lumière sur des faits dénaturés, et de dire ce qu’ils pensent de la situation.


« I. Partie historique.

« Lyon. La journée du 28 septembre. Ses causes. Comment elle a été préparée. Par qui elle a été faite. Ce que voulaient ses auteurs. Récit des incidents les plus intéressants, surtout du traquenard dans lequel sont tombés les socialistes. Causes de l’insuccès. — Fureurs de la réaction. Emprisonnement de Blanc et de Valence, calomnies odieuses contre eux. — Enfin exposé de ce qui s’est fait à Lyon jusqu’à ce jour : exécution d’Arnaud, rigueurs contre les socialistes, interdiction des réunions publiques, assassinat de Charvet, etc.

« Dire un mot du triste rôle de Cluseret.

« Marseille. Là, je te laisse le soin de tracer toi-même le cadre. Il serait bon de reproduire quelques-uns des documents officiels de la Commune ; les as-tu gardés ?

« Brest. Je m’en charge ; j’ai les détails par Robin.

« Rouen. Je tâcherai de savoir aussi quelque chose par Robin.

« Paris. Récit des échauffourées de Flourens, Blanqui, Pyat

  1. Je n’ai pas conservé le manuscrit de cet article.