Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/572

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« Art. 4. — À chaque Congrès annuel, le Conseil général publiera un rapport des travaux de l’année. En cas d’urgence, il pourra convoquer le Congrès avant le terme fixé.

« Art. 5. — Le Conseil général établira des relations avec les différentes associations ouvrières, de telle sorte que les ouvriers de chaque pays soient constamment au courant du mouvement de leur classe dans les autres pays ; qu’une enquête sur l’état social soit faite simultanément et dans un même esprit ; que les questions proposées par une Société, et dont la discussion est d’un intérêt général, soient examinées par toutes, et que, lorsqu’une idée pratique ou une difficulté internationale réclamera l’action de l’Association, celle-ci puisse agir d’une manière uniforme. Lorsque cela lui senblera nécessaire, le Conseil général prendra l’initiative des propositions à soumettre aux sociétés locales ou nationales.

« Il publiera un bulletin pour faciliter ses communications avec les bureaux correspondants.

« Règlement. — Article premier. — Le Conseil général est obligé d’exécuter les résolutions du Congrès.

« Il rassemble dans ce but tous les documents que les bureaux correspondants des différents pays lui enverront et ceux qu’il pourra se procurer par une autre voie.

« Il est chargé d’organiser le Congrès et de porter son programme à la connaissance de toutes les Sections, par l’intermédiaire des bureaux correspondants des différents pays.

« Art. 2. — Le Conseil général publiera, autant et aussi souvent que ses moyens le lui permettront, un bulletin qui embrassera tout ce qui peut intéresser l’Association internationale : offre et demande de travail dans les différentes localités ; sociétés coopératives ; état des classes laborieuses dans tous les pays, etc. »

Le Conseil général fut placé pour la première année à Londres, pour plusieurs motifs : c’était d’un meeting tenu à Londres qu’était sortie l’idée première de l’Internationale ; puis Londres offrait plus de sécurité que les autres villes de l’Europe, sous le rapport des garanties individuelles.

Dans les Congrès subséquents de l’Internationale, à Lausanne (1867) et à Bruxelles (1868), le Conseil général fut confirmé à Londres. Quant à sa composition, tous ceux qui ont assisté aux Congrès généraux savent comment la chose se passait : on votait de confiance les listes qui étaient présentées au Congrès, et qui portaient en majorité des noms absolument inconnus aux délégués. La confiance allait si loin, que la faculté était même laissée au Conseil général de s’adjoindre qui bon lui semblerait ; et, par cette disposition des statuts, la nomination du Conseil général par le Congrès devenait illusoire. En effet, le Conseil pouvait, après coup, s’adjoindre tout un personnel qui en aurait modifié complètement la majorité et les tendances.

Au Congrès de Bâle, la confiance aveugle atteignit jusqu’à une sorte d’abdication volontaire entre les mains du Conseil général. Au moyen de résolutions administratives, on porta atteinte, sans trop s’en apercevoir, à l’esprit et à la lettre des Statuts généraux, où l’autonomie de chaque Section, de chaque groupe de Sections était si clairement proclamée. Qu’en en juge :

« Résolutions administratives de Bâle. — Résolution VI. — Le Conseil général a le droit de suspendre, jusqu’au prochain Congrès, une Section de l’Internationale.