Page:Jammes - Clairières dans le ciel, 1916.djvu/156

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C’est le bleuissement des vignes où il tonne.
C’est le noircissement des jours diminués
par l’espèce de suie qui tombe des nuées.
Et la chapelle a un chapeau de roses jaunes.

On peut la voir encor, comme un bateau de pêche,
navigant sur les flots luisants du labourage
où, parfois, on voit luire l’aile qui se dépêche
d’une charrue comme une mouette dans l’orage.

Au milieu des champs, dis-je, l’église s’élève.
C’est là, entre ces murs pâles comme des grèves,
c’est là qu’est le refuge et c’est là qu’est le rêve.

Par cette grande paix que l’homme cherche en soi ;
par les jours finissants aux vieux balcons de bois
où le cœur blanc des géraniums noirs s’attriste ;
par l’obscure douceur des choses villageoises ;
par les pigeons couleur d’arc-en-ciel et d’ardoise ;
par le chien dont la tête humble nous invite
à lui passer la main dessus ; par tout cela :
Chapelle, sois bénie à l’ombre de ton bois !