Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/126

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— De conduire les autres… De conduire les autres…

— Eh ! oui, monsieur ! Et d’abord, vous venez me plaindre, moi qui vous plains profondément, qui ai déjeuné d’une manière si savoureuse que je bénis ma vie. N’avez-vous donc pas dégusté de la gibelotte pour que vous veniez ainsi vous apitoyer sur le sort d’un vieillard satisfait de digérer à l’ombre d’arbustes odorants ? Vive la Terre ! monsieur, et vive ce Ciel que vous semblez renier en désirant que l’on s’acharne après ses Ministres. Où étiez-vous donc ce matin, monsieur, tandis qu’un homme de Dieu faisait descendre le Paradis dans mon âme et qu’une petite fille de cette noblesse que vous détestez si fort me donnait les dix sous que je n’ai pas encore vus luire dans votre main ?

— Où j’étais… où j’étais… Cela ne vous regarde pas.

— C’est donc que vous n’étiez pas dans un endroit bien propre. Mais passons. Croyez-moi ;  ;  ; Quittez ces pantoufles de perroquet ; elles ont besoin d’être usées dans quelque hospice avant que d’aller fouler le parvis du