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ÉLÉGIES DOUZIÈME


À Madame M. M. Moreno-Schwob.


I


Ô grand vent qui soulèves la voile des vaisseaux
et les anémones à la lisière des forêts ;
vent qui as soulevé l’âme du grand René,
lorsqu’il criait des mots amers aux grandes eaux ;
vent qui faisais trembler la case de Virginie,
et qui désoles les cours d’Automne du Sacré-Cœur ;
vent qui viens me parler à ma petite table :
je t’ai aimé toujours, que tu filtres le sable,
ou que tu envoies la pluie de droite à gauche, en face.