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XX


Le vieillard étendu sur la grande terrasse
songe à la mort avec douceur comme qui passe
du crépuscule peu à peu à la nuit close.
Ce n’est pas, se dit-il, une terrible chose
que d’écouter mourir dans un soir de vendanges
le chant des vignerons pour que l’hymne des anges
lui succède aussitôt au Ciel. Et le vieillard
promène lentement l’ombre de son regard
sur l’ombre qui s’allonge et couvre de mystère
la noblesse de l’homme et celle de la terre.