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Page:Janin - L’Âne mort, 1842.djvu/164

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trouvais aucune assez belle pour moi. Chaque jour on me faisait voir de nouvelles esclaves, des femmes noires comme l’ébène, d’autres femmes blanches comme l’ivoire ; celle-ci venait de la Grèce, le pays des belles filles, mais elle était tout en larmes ; celle-là venait de France, mais elle me riait au nez et elle me tirait par la barbe. — Tu n’as donc rien de plus beau, disais-je au marchand d’esclaves ? — Mais souviens-toi, Hassan, qu’il ne faut pas tenter Dieu. Certes, la femme est une belle créature, mais il ne faut pas la vouloir plus belle que Dieu ne l’a faite. Ainsi parlait le marchand d’esclaves ; il avait raison, le digne homme ; il ne vantait pas sa marchandise, il la vendait comme il