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MON VOYAGE

voulait toujours vous suivre ! heureux si, en vous prenant votre style, vos tours brusques et imprévus, votre vers heurté, coupé en deux, énergique, il vous empruntait aussi la simplicité de votre fable, la clarté de votre action, le dénouement terrible de votre tragédie ! heureux s’il vous suivait de plus près dans cette route que vous avez tracée, et qu’il a retrouvée avec tant d’assurance et de ténacité !

Ô Corneille ! venez à notre aide ! sauvez-nous de la tragédie en prose, sauvez-nous des portes dérobées, des espions qui espionnent dans la nuit, des poisons et des contre-poisons, des cercueils pleins aussi bien que des cercueils vides ; sauvez-nous des échelles de corde, des cachettes en partie double et des clairs de lune qui reviennent trop souvent. Enseignez-nous comment on est grand en restant toujours simple, comment on ne se guinde pas au sublime, mais comment on y arrive d’un mot quand ce mot-là c’est la passion qui le prononce ; apprenez-nous aussi