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MON VOYAGE

voile (je devrais dire vos voiles, pour faire une figure de rhétorique) ! comme peu à peu l’horizon s’agrandit devant vous ! Enfin, s’il n’y a pas de ruines dans ces plaines, il y a quelque chose qui vaut mieux que des ruines, et qui ne tombe pas sous le souffle du temps il y a des souvenirs, il y a les souvenirs de Henri IV, il y a son panache blanc qui flotte encore au-dessus des murs renversés, il y a sa lettre à Crillon, qui est écrite partout en ces lieux bien plus solidement que la plus belle chanson du monde sur les murailles des manoirs. Cette vallée d’Arques est un des plus beaux lieux de ce monde : le château, ou plutôt ce qui fut le château, domine toute la vallée, et de ce lieu la vue est vraiment merveilleuse. Ce qui gâte un peu ce beau spectacle c’est le grossier gardien de ces ruines : à peine êtes-vous entré que le gardien referme sur vous la porte à triple verrou ; vous êtes son prisonnier jusqu’à ce que vous ayez payé le prix d’entrée, un franc par personne, comme au