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MON VOYAGE

une hospitalité royale, les écuries, qu’on bâtit encore ; figurez-vous tout un palais bâti sous le palais primitif. Cependant toute la maison avait un air de fête ; on allait, on venait, on se ruait en mille préparatifs : c’est que le maître de la maison était attendu dans trois jours, lui, sa femme et ses enfants, le reste de ses enfants ; c’est qu’aussi bien c’était jour de fête ce jour-là, et qu’il y avait au château d’Eu des enfants qui voulaient la célébrer.

Mais, comme je descendais lentement le grand escalier qui conduit du siècle de Rollon au siècle de Louis XIV, un courrier arrivait de Paris à toute bride dans la cour : il apportait l’horrible nouvelle ; et le mot assassinat ce mot qui n’est pas un mot français, retentissait déjà sous ces vastes plafonds. Oui, le maître de cette maison si belle, si riche, si heureuse, si calme, si tranquille, le maître de ces eaux murmurantes et limpides, le père de ces deux enfants qui tout à l’heure jouaient