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LA SŒUR ROSE

— Oui, reprit-il, la chose arriva comme tu le penses. Tout Paris épouvanté fut instruit le lendemain des déportements subits de la marquise de Cintrey. On racontait, mais encore à voix basse, comment cette femme, entourée de tous les respects des hommes et des femmes avait tout d’un coup jeté le masque de vertu qui couvrait son visage ; comment, pour bien commencer sa nouvelle carrière, elle avait fait les honneurs d’une horrible fête de débauchés dans la petite maison de son mari, et qu’elle avait épouvanté des désordres les plus viles courtisanes. On se perdit à ce sujet en mille conjectures ; il y eut des paris pour et contre, il y eut un duel ; mais bientôt tous les doutes tombèrent devant l’affreuse conduite de cette femme. C’était une lionne déchaînée : elle épouvanta la ville et la cour de ses déportements, elle jeta aux vents la fortune de son mari, elle fut sans pitié et sans respect pour personne. Son père, le vieux comte de Fayl-Billot, était au