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MON VOYAGE

fille d’auberge ou par le mendiant du grand chemin ! trouver dans son chemin le grand dada d’Yorick, et le monter légèrement, et faire doucement son chemin sur cette bonne, volontaire et excellente monture ! — Voilà la vie ! En avant donc ! Au diable l’esprit de chaque jour ! adieu le théâtre, adieu les livres, adieu la prose, adieu la critique, adieu le roman, adieu, adieu la vie ordinaire ! Voyageons !

Je vous répète, mon ami, que, grâce à ma vie occupée et sédentaire, grâce à cette vie qui se renferme entre l’Opéra et l’Ambigu-Comique (triste cloison !), personne mieux que moi ne peut être dans une plus belle position pour voyager : je n’ai jamais rien vu en fait de pays lointains que la Belgique, une heure, trois quarts d’heure de trop ! et, pendant mes douze belles premières années, un charmant verdoyant et murmurant petit coin de terre caché derrière un vieux saule planté sur le bord du Rhône, tout là-bas ; hon-