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ALBERT DURER.

la Vierge ; il n’a vu dans tout le christianisme des femmes que la Vierge, elle résume toutes les autres femmes pour lui.

Et notez bien que la plus grande variété se retrouve toujours dans ces gravures dont le sujet paraît au premier abord si monotone. Ce sont tous des saints, il est vrai, ou des vierges ; mais si c’est toujours la même foi, le même sentiment, le même instinct gracieux ou inspiré, ce n’est jamais la même attitude, ce n’est jamais le même paysage, ce n’est jamais la même cabane, le même sol, le même ciel, la même heure du jour. Le vieux judaïsme et le jeune christianisme marchent côte à côte dans ces compositions sans nombre, sans jamais se contredire, sans se ressembler jamais. Tout le monde connu y passe les villes, les champs, la Judée, l’Allemagne, les cabanes, les palais, les déserts, le temple romain ; la Légende n’a pas plus de grâces, plus d’imagination, plus de variété.

Que si notre Albert passe du sacré au pro-