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ALBERT DURER.

du docteur Érasme. Cette autre image c’est celle de Philippe Mélanchton, le disciple bien-aimé de Luther. C’était le moment où la réforme soulevait le monde ; la réforme, le plus grand événement du monde depuis la venue du Christ ; Luther, un plus grand fait que Voltaire ou Mahomet ! Comme on devait parler de cela en Allemagne ! comme on devait prêter l’oreille à ces bruits, avant-coureurs d’une véritable révolution en Allemagne ! Tous les réformateurs étaient partis de l’Allemagne, comme ils font encore aujourd’hui. Surtout cela épouvantait, cela occupait beaucoup Albert Durer. Ils parlaient souvent de la réforme, lui et l’ami de son cœur, Bilibad Pirkheimer, esprit avancé et ardent qui se prenait d’une passion singulière pour cette nouveauté ¡ si étrange, la non infaillibilité du pape ! la non toute-puissance de Rome ! Ils parlaient donc tout bas, le soir, Bilibad et lui, du moine Luther ; ils lisaient tout bas, ils commentaient l’un et l’autre les prédications et les livres de