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ALBERT DURER.

de plus en plus ; et cela me fait grand bien au cœur. Ce sont des hommes bien élevés, élégants, savants, grands joueurs de luth, pleins de dignité, d’esprit, très-affables et très-bons pour moi. Toutefois il faut dire que, s’il y a tant d’hommes excellents en Italie, il n’y manque pas non plus de fripons, d’infidèles, de méchants et de menteurs, qui n’ont pas leurs pareils sous le ciel. À les voir, on les prendrait pour les plus aimables gens du monde : ils rient de tout, même de leur mauvaise renommée. Vous pensez bien que j’ai été averti à temps par mes amis de bien prendre garde à ne jamais ici boire ni manger avec ces gens-là, ni avec les peintres leurs amis. Dans ces peintres il y en a qui se sont mis à me déchirer ouvertement, et qui copient effrontément mes ouvrages dans les églises et dans les palais tout en criant que je ruine l’art en m’éloignant du genre antique ; ce qui n’a pas empêché Jean Bellinus (Jean