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LES PETITS

avouées par la probité la plus sévère, le besoin le plus légitime ; toutes industries qui font vivre des familles, qui envoient des enfants au collège, qui donnent des dots aux filles à marier, et souvent un tombeau au Père-Lachaise quand te spéculateur a été riche, heureux, honnête homme, et qu’il n’a pas fait son testament pour des ingrats.

Voyez-vous ? le petit métier domine dans cette grande cité. Il en coûte si cher pour acheter une charge, même d’huissier-priseur ! il faut tant d’argent pour ouvrir la plus petite boutique, dans un temps où il n’y a pas de boutiques sans glaces contre le mur et sans acajou au comptoir ! les propriétaires de Paris sont si durs ! le papier est si difficile à escompter ! Cependant il faut vivre, il faut échapper au désordre et à l’hôpital. Vive donc le petit métier, sans boutique, sans patente, sans propriétaire, sans lettres de change, sans profits, le petit métier en plein air, à pied, les mains dans tes poches, la hotte sur le dos, ou