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MÉTIERS.

veille les nuits et les jours, qui fait le mort, qui prendra toutes les allures. Vous savez l’histoire de Saint-Siméon-Stylite ; il est resté quinze ans logé au sommet d’une colonne à Paris, pour de l’argent et pour très-peu d’argent, vous trouverez facilement un homme qui remplira ce métier-là ; car être dieu aujourd’hui, cela est devenu un petit métier.

Allons dans la ville. À peine sorti de votre chambre, vous passez nécessairement devant la loge du portier. Cette loge est une espèce de niche, au rez-de-chaussée, dans laquelle très-souvent on n’oserait pas loger son chien. Figurez-vous un espace de sept à huit pieds au plus ; là se tient souvent toute une famille : le père, qui fait des souliers ; la mère, qui lit des romans ; la fille, qui déclame des vers, espoir du Théâtre-Français ; le fils aîné, qui joue du violon, compositeur futur de l’Ambigu ; le dernier né, qui broie des couleurs chez Eugène Delacroix ou qui prépare les cuivres des Johannot. Tout ce monde d’artistes