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ET SON ÉGLISE.

malheureux ! ils osent parodier Luther ! Luther, cette torche ardente jetée sur des gerbes de blé ! Voilez-vous la face ! couvrez-vous de rougeur ! Voilà comment tout se dénature ! Quand vint Luther toute l’Europe était croyante, les saints étaient debout sur leurs piédestaux, la Vierge était adorée les mains jointes, le Vatican s’appuyait sur le trône des rois : c’était grand et beau alors à un pauvre moine allemand, en pieds nus et sans chemise, de venir jeter la réforme au milieu de cette union intime de tous les pouvoirs ! Luther brisant l’autel, faisant trembler les cathédrales, luttant tout seul contre les foudres du Vatican, à la bonne heure ! Voilà mon grand saint ! saint par la parole comme par le dévouement, saint par le courage, saint par l’intelligence et le génie, saint par la rébellion ! trois et quatre fois saint ! Luther, homme de cœur et d’âme et de tenace volonté, orateur entre deux pots de bière, remuant toute l’Europe, assemblant les conciles, faisant trembler tout ce qui