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L’ABBÉ CHÂTEL

plein jour, sérieusement ! On s’agenouillait à l’Introït, c’est-à-dire au j’entrerai ; on se frappait la poitrine au meâ culpâ, au par ma faute ; on baissait la tête au sanctus, saint ! saint ! saint ! Le prêtre était en robe blanche et en étole ; il levait les yeux au plafond de sa chambre, il lisait l’Épître et l’Évangile en français. Vous eussiez dit, à voir cela par le gros bout d’une lorgnette de spectacle, ces enfants de bonne maison qui jouaient autrefois à la chapelle sous les yeux de leurs précepteurs. Voilà ce que c’était que l’église de l’abbé Chatel !

Or, comme vous le pensez bien, la même chose qui a manqué à l’Église de l’archevêque de Paris a manqué aussi à l’Église de l’abbé Châtel : la persécution, qui a fait saint Pierre et Luther, a manqué au Luther de 1830 ; Paris a laissé passer le nouveau cuite comme quelque chose de tout simple. On n’a pas même chicané le pontife Châtel sur sa traduction de l’Évangile ; on s’est tout au plus bouché les oreilles en entendant un mauvais langage