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EN LITTÉRATURE.

puis bientôt, comme un cheval bien ménagé, la plume marche plus vite ; elle est souple, docile, fidèle ; elle obéit à la main, ou plutôt à l’esprit qui la dirige ; un léger zéphyr, présage heureux, enfle la voile gracieusement courbée ; vous voilà en plein air, en plein soleil, marchant sans courir dans une belle plaine sablée, allant à votre but, tantôt avec la rapidité de la flèche, tantôt par mille heureux et ingénieux détours ; car, vous le savez, pour aller au cœur de l’homme la ligne droite n’est pas toujours le chemin le plus court. Cependant l’idée vient-elle à manquer, le besoin du repos vient-il à se faire sentir : la plume intelligente s’arrête d’elle-même. Vous profitez de cette douce halte pour jeter un coup d’œil en arrière ; vos pensées, à peine écloses, se déroutent devant vous dans tout leur éclat printanier ; après quoi vous reprenez votre course, plus reposé et plus inspiré que jamais. Vive la plume d’oie ! à bas la plume de fer !