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EN LITTÉRATURE.

qui vole tout l’avenir d’une famille, du juge impitoyable qui signe un arrêt de mort, de la coquette sans cœur qui griffonne en souriant les cent mille petits prétextes d’une vertu qu’elle n’a pas. La plume de fer c’est la honte, c’est le déshonneur, c’est le fléau des sociétés modernes. Enfin, je vous le dis, le monde ne mourra ni par la vapeur, ni par le gaz hydrogène, ni par les ballons, ni par les chartes constitutionnelles, ni par les chemins de fer, le monde mourra par la plume de fer !

Je sais bien quelles objections pourront me faire quelques petits esprits à demi savants en faveur de cet horrible stylet sans âme et sans cœur. — La plume de fer, diront-ils, descend en ligne directe du stylet antique : saepe stylum vertas. — Mais quelle mauvaise et fallacieuse défense ! Le stylet antique traçait les lettres romaines sur un enduit de cire qui en amortissait singulièrement la furie : la plume de fer ne trouve en son chemin pas un obstacle ; le stylet antique, obligé de se frayer la route