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EN LITTÉRATURE.

vues ; et ils ne savent pas s’en rendre compte à eux-mêmes, par la raison qu’ils sont en effet de très-grands critiques et de très-grands politiques ; aucun d’eux n’a songé à la plume de fer. En effet, c’était là une solution trop simple et trop facile à prouver.

Enfin que vous dirai-je ? On m’assure que de grands génies, qu’il faudrait tuer à bout portant, s’occupent, à l’heure qu’il est, à perfectionner la plume de fer. Perfectionner la plume de fer, grand Dieu ! Eh ! malheureux ! dans quel but ? Ce perfectionnement consisterait à trouver une plume de fer qui portât elle-même et qui distillât son encre, comme le serpent porte et distille son venin. Par ce moyen une rapidité nouvelle serait ajoutée à cette rapidité déjà effrayante ; la main de l’écrivain resterait constamment fixée sur le papier sans même que l’esprit eût, pour se reconnaître, le léger intervalle qui sépare encore la plume de fer de l’encrier où elle s’abreuve ! Si nous tombons encore dans ce