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ALBERT DURER.

son premier maître, l’orfèvre, il s’était déjà fait une grande réputation dans ces petits ouvrages si ingénieux et si finis qui faisaient les délices de cette choque. Rien n’égale en effet ta richesse, et le fini, et le dessin de l’argenterie du 15e siècle. L’argenterie était la gloire des rois et des pontifes ; ils en étaient heureux et fiers comme une femme est heureuse et fière des diamants de son écrin ; ils les étalaient dans la place là plus apparente de leur palais ; ils en tiraient vanité comme de leurs provinces : L’orfèvrerie, art perdu chez nous et réduit à des dimensions toutes bourgeoises, réalisait dans ce temps-là toutes les descriptions du bouclier d’Homère ; c’était un art complet, compliqué, minutieux, savant, plein d’élégants caprices et de spirituelles bizarreries ; toute la coquetterie de l’époque se résumait dans son orfèvrerie. Lorsque Albert Durer quitta l’officine de l’orfèvre pour l’atelier du peintre, il était déjà très-habile dans l’art de ciseler des figurés en relief ; les grands