redevient féroce à l’aspect d’un lion ; — le taureau abattu sous l’éléphant ; — ces deux gladiateurs qui mouraient l’un et l’autre par l’ordre de César : j’ai dit Priscus et Varus forcés par Domitien de revenir au combat jusqu’à ce que tous les deux fussent ensevelis dans le même triomphe. — Enfin, pour comble de lâcheté, j’ai loué César d’avoir payé les délateurs : « Ô Romains, m’écriai-je, comptez votre vie parmi les bienfaits du prince ! »
Malheureux que j’étais ! Et comme il recevait toutes mes lâchetés, cet homme à peine avait-il pour mes tremblantes et modestes poésies un sourire et un regard ; et moi, plus lâche encore, je lui demandais pardon de l’avoir flatté : « Pardonne à mes vers, César : celui qui s’empresse pour te plaire ne mérite pas ta disgrâce ! »
Pour me payer toutes ces hontes l’Empereur me donna, non loin de Rome, une méchante maison de campagne que personne ne voulait acheter et quelques sapins trop jeu-