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les mémoires

entendre le portier s’écrier : Mon maître est absent ! attendre avec l’impatience d’un mendiant les Saturnales, époque de fêtes et de largesses, et recevoir pour tout cadeau, de l’opulent Antoine une douzaine de tablettes, sept cure-dents, une éponge, une nappe, un gobelet, un demi-boisseau de fèves, un panier d’olives du Picenum, une bouteille de lait de Latamia, de petites prunes de Syrie et des figues blanches de Damas, le tout valant bien trente sesterces, et porté magnifiquement par trente Syriens de haute stature ! Bien plus : ne rien recevoir de Sextus, mon vieil ami, parce que l’an passé, à pareil jour, je n’ai pas été assez riche pour lui rendre l’équivalent de son manteau d’étoffe grossière ! écrire en tremblant à Régulus ces trois vers : « Je n’ai pas une obole ; je n’ai plus d’autre ressource, Régulus, que de vendre les présents que j’ai reçus de vous : les voulez-vous acheter ? » Cinq jours après, tant c’est une triste chose la misère ! j’écrivais à Cérellius : « Tu ne m’as