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les mémoires

vie entouré d’aboyeurs, de plagiaires ; c’était mon lot de faiseur d’épigrammes, et je ne m’en plains pas : quiconque attaque doit être attaqué à son tour ; seulement, il est malheureux que celui-là qui attaque avec esprit, avec courage, soit attaqué lâchement, et sans esprit, et dans l’ombre. J’ai eu des ennemis si affreux qu’ils colportaient, en me les attribuant, des propos de valets, d’ignobles méchancetés, des turpitudes dignes de la bouche d’un baladin, et autres infamies dont un courtier de pots cassés ne donnerait pas la valeur d’une allumette. Affreuses intrigues qui sont retombées sur leurs tristes auteurs ! Non, Rome n’a pas ajouté foi à ces calomnies dirigées contre son poëte. Le ciel préserve mes livres d’un succès si odieux ! Mes livres font leur chemin au grand jour, sur les blanches ailes de la renommée ! Pourquoi donc me donnerais-je tant de peines pour me faire une mauvaise réputation quand il suffirait de mon silence pour me faire remarquer ?