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georges sand.

l’œuvre ; et, voyant d’un côté des pages simples, faciles, remplies de pudeur et de retenue, ils diront : — À coup sûr ceci est l’œuvre d’une femme. — Et, voyant des chapitres entiers furibonds, emportés, tout nus et remplis des plus chauds détails de la passion, et qu’on dirait écrits par une main de fer avec une plume de fer, ils diront : — À coup sûr c’est un homme, et un homme fort, qui a écrit ces lignes. — Or, si les critiques disent cela, ils se tromperont deux fois : ils attribueront à l’homme ce qui est à la femme, et à la femme ce qui est écrit par le jeune homme. Jamais on n’a préparé plus de tortures aux Saumaises futurs que Georges Sand.

Cependant cette confusion dans les deux natures ne pouvait longtemps convenir à Georges Sand. Cette femme, célèbre entre toutes les femmes célèbres, et dont l’apparition eût fait mourir de chagrin et de douleur elle-même Mme de Staël si Mme de Staël eût été sa contemporaine, Georges Sand voulait à