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de madame prevost.

offrait son bras à la dame. Moi je sortis de ma loge pour aller faire mes derniers adieux et mes derniers compliments à Mlle Taglioni.

En ce temps-là on entrait sur le théâtre de l’Opéra sans qu’il fût besoin d’avoir une médaille, d’ivoire dans sa poche ; il suffisait qu’on fût un peu connu du contrôleur et l’on entrait. Mon jeune homme, haletant, se tenait déjà à cette porte qu’il implorait en vain, et qui s’ouvrit pour moi et pour lui. Mlle Taglioni, l’adorable, était encore sur le théâtre, au milieu de ce monceau de fleurs, si heureuse et si triste à la fois qu’à la voir on se sentait l’envie de pleurer et de sourire. Elle nous tendait ses deux petites mains en nous disant adieu, quand tout d’un coup elle recule épouvantée en voyant mon jeune homme fourrager au milieu de ses fleurs pour trouver le bouquet de sa maîtresse. Mais, à dix-huit ans, comment reconnaître une fleur parmi les fleurs ? Tout au plus peut-on reconnaître une femme parmi les femmes. Je dis tout bas à Mlle Taglioni de