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l’apologie

pour détester les miroirs. Ceci dit, nous passons à une autre accusation.

Apulée est accusé d’avoir affranchi trois esclaves. — Or, dit-il, on prétend que je n’ai jamais eu qu’un esclave : comment donc aurais-je fait pour en affranchir trois ? Cet Emilianus veut démontrer qu’avant mon mariage j’étais pauvre et dissipateur : pauvre, je n’avais qu’un esclave ; dissipateur, j’en affranchis trois ! Voilà certes de la magie. Quant à avoir été pauvre, Apulée s’en fait gloire ; et même, à ce propos, il écrit un bel et touchant éloge de la pauvreté ; il invoque tous les grands hommes de la république qui ont été pauvres, Martius Curius, Marcus Caton, Fabricius, Scipion et tous les autres. Cette fois, par la grâce de sa parole et le calme de sa pensée, l’orateur rentre tout à fait dans le goût de ces beaux hors-d’œuvres de Cicéron dans le discours pro Milone, ou mieux encore pro Archia poetâ.

« La fortune est un vêtement qui veut être