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la comtesse

faut, les dernières volontés d’un vieillard. Adieu ! »

La comtesse d’Egmont resta confondue ; non que l’idée d’aller voir ce vieux homme lui fit peur, mais je ne sais quel secret pressentiment la vint saisir. D’abord elle voulut traiter en plaisantant la fantaisie de cet homme qui la faisait demander ; mais quel fut l’étonnement de la comtesse quand elle vit son père, son père lui-même, qui riait de tout, ne pas sortir un instant de sa gravité, et lui déclarer positivement qu’elle irait au rendez-vous du vidame de Poitiers !

— C’est un homme de noble et illustre race, disait le maréchal ; c’est un ancien ami de votre mère, c’est un compagnon d’armes qui m’a sauvé la vie, c’est un des nôtres, c’est un vieillard qui se meurt tout seul : il ne sera pas dit qu’il aura en vain imploré ma pitié et ma charité. Certes, cela me touche de voir cet homme vous choisir, vous ma fille, sur votre renom, pour recevoir sa confession dernière.