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d’egmont.

de Saint-Jean-en-Grève, qui était son confesseur, tout ce qu’elle pouvait lui confier de cette histoire, afin qu’il fût témoin de son entrevue avec le soldat aux gardes-françaises, ou que du moins il lui donnât un bon conseil.

Toute la nuit se passa ainsi dans mille projets, dans mille inquiétudes, dans mille terreurs ; elle voyait tantôt le jeune comte de Gisors tout souillé de poussière et de sang, qui tournait vers elle son dernier regard ; tantôt le vieux vidame de Poitiers qui l’adjurait par une épreuve solennelle ; tantôt l’uniforme du jeune garde-française se détachait entre les deux linceuls de M. de Gisors et du vidame de Poitiers. Ce fut une nuit d’effroi, de remords, de frisson, de transes incroyables, un véritable cauchemar. Une fois il lui sembla qu’une main froide et glacée venait la saisir. Au contact de cette main elle se réveilla en sursaut. Cette fois elle ne rêvait pas.

Trois femmes tout en noir, longue robe