Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
la comtesse

voilée, portait la pointe du voile de Mme d’Egmont.

Chose étrange ! cette troisième femme voilée, elle avait été un instant la maîtresse souveraine de cette cour de France où elle ne paraissait plus qu’aux jours de deuil, et cela par grande bonté du Roi et à la faveur du crêpe qui la couvrait. Cette femme toute noire et toute courbée, elle avait donné au 18e siècle le signal du plaisir et des folles amours ; elle avait dansé la première sur les ruines saintes du 17e siècle, elle avait remplacé Mme de Maintenon, elle avait osé, la première en France, être folle et reine, mener à la fois la vie d’une grande dame et la vie d’une courtisane ; cette femme avait été l’amour le plus chaste et la passion la plus innocente de M. le régent d’Orléans ; cette femme, c’était Mme de Parabère, oui, elle-même, si flattée, si enviée, si aimée, qui était trop heureuse de porter le voile de Mme d’Egmont !

Ainsi Mme d’Egmont se trouvait tout à fait