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CONTES D’HIER

que de l’enfant. Elle l’avait prise sur ses genoux, cette grande fille de douze ans, et de sa main sèche elle caressait doucement les beaux cheveux blonds ; elle replaça aussi, un à un les plis de sa robe de serge, tout en lui posant mille questions sur ses petites affaires : ses classes, ses jeux, ses compagnes préférées. Elle riait avant d’avoir ses réponses, et la serrait dans ses bras, comme un bébé. En même temps, elle essayait, avec son bras droit, de repousser Armand, l’aîné des bambins qui réclamait à grands cris Annette pour jouer. Ses petits frères allaient se joindre à lui, quand l’oncle Philippe entra.

— Va lui dire bonjour, souffla grand’mère, à l’oreille d’Annette. Docile, l’enfant avança, un peu rose, et repoussant à deux mains, pour se donner une contenance, sa longue chevelure dorée, qui s’ébouriffait. Pour l’embrasser, son oncle la leva de terre et trouva qu’elle ne grandissait pas beaucoup.

— C’est vrai, dit Madame Annie qui rentrait, avec une bouteille de cidre. Ça fera une petite femme !