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CONTES D’HIER

— C’est donc que vous n’avez pas une bonne réponse à me donner ? Après ce que vous m’aviez dit l’autre jour, j’espérais pourtant…

— Tenez, fit-elle, entrez donc ici. Nous serons plus à l’aise pour causer.

Elle ouvrit la porte et ils se trouvèrent dans la cuisine d’été, lamentable dans son abandon. Quelques chaises plutôt ébréchées s’y trouvaient encore ; elle en offrit une à son compagnon, s’assit elle-même sur une autre et à brûle-pourpoint :

— Vous étiez donc bien pressé, lundi, que vous n’avez pas trouvé le tour d’arrêter, demanda-t-elle ?

Il comprit qu’elle était au courant, et se troubla beaucoup.

— Vous m’avez vu, demanda-t-il ?

— Oui, fit-elle, toujours grave et comme accablée maintenant. Il était entendu, n’est-il pas vrai, que j’irais avec beaucoup de ménagements pour obtenir de mes parents l’autorisation de vous recevoir. Je suis leur dernière enfant, la benjamine, ils auront du chagrin le jour où ils constateront que je ne suis plus toute à eux. C’est pour cela que vous attendiez. Or, dimanche, j’en