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CONTES D’HIER

au cours de l’avant-midi, et l’enfant fut prise d’un enthousiasme extraordinaire. Elle ne pensait plus à autre chose. Quelle joie solennelle ! Il lui venait l’ambition de gagner le prix, mais ce n’était pas la seule chose qui l’attirait ; elle était contente, elle était intéressée. C’était la première fois que Mère donnait un devoir de style sans indiquer un titre et sans lire un canevas.

Le midi, elle put courir chez sa mère et la supplia de lui décrire la montagne qu’elle aimait tant ; car elle-même ne connaissait bien que le cœur du village qu’elle habitait alors et qui n’était même pas sa place natale. — « Tout ce que tu pourras imaginer de beau, répondit sa mère. — Mais encore, insista-t-elle ? » Alors sa mère lui parla d’un terrain accidenté, aux chemins de sable, aux maisons coquettes ensevelies sous les branches d’arbres, aux oiseaux de toute sorte qui chantent sans se lasser, aux sources fraîches qui jaillissent de partout pour s’écouler en ruisseaux clairs et minuscules…

Enfin puisque maman avait dit : « Tout ce que tu pourras imaginer de beau… » C’est une des-