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II
PRÉFACE

ont bercé nos jeunes ans, éveillé notre imagination, instruit et formé notre cœur. À l’aide de ces récits fantaisistes, souvent inventés pour les besoins du moment, on nous a alors réprimandés, éclairés, loués. Et si l’on excepte les contes si peu lestés de moralité, servis régulièrement dans certains milieux à la société frivole qui ne s’amuse plus et qu’on veut amuser quand même, n’est-ce pas le but de tous ces petits romans condensés : faire passer une vérité, donner une leçon, montrer très beau le devoir très pénible, élever d’une poussée soudaine l’âme hésitante vers un idéal noble et pur, tout autant que stigmatiser un vice, montrer la laideur d’un défaut ? — Rapide et court, léger et plein d’entrain, parfumé comme une fleur et vibrant comme un chant, le conte fait du bien en même temps qu’il plaît. C’est tout le programme classique et il y est magnifiquement rempli.

Andrée Jarret a composé de ces contes. Elle les offre aujourd’hui au public. Je les ai lus, la plupart, au moment même où ils paraissaient dans les revues ou les journaux. Ils me frappèrent alors. J’y relevais des détails délicats, une grande aisance de style, ici et là du pitto-