tions, je m’empressai de l’étendre dans le creux de mon oreiller.
Après avoir souri à son sommeil et tandis qu’elle le poursuivait, je visitai mon bas : il contenait des fruits, des noix, un sac de blé d’Inde et toutes sortes de bonbons enveloppés. Pour en déloger les derniers trésors, je le secouai : une orange roula jusqu’à terre, en même temps qu’une grosse pomme s’en allait toucher Amanda à la joue. Ma sœur tressaillit, bougea et finalement ouvrit les yeux qu’elle fixa longuement sur moi :
— Approche, fit-elle.
Je me troublai, je rougis et n’osant désobéir tout à fait, j’approchai un peu. Amanda me saisit par la manche, m’emmena de force et quand je fus assez proche, elle m’embrassa en disant :
— Bonne année !
J’avais oublié.
En bas, nous ne trouvâmes que grand’mère, les autres étant à l’église. À leur retour, ce fut la tournée des baisers et des souhaits et tout le monde se trouvant réuni après la bénédiction de grand-père, on se mit à table. Auparavant, avait eu lieu la seconde distribution des étrennes, de celles qui nous étaient offertes par nos grands-parents, ou à moi, par parrain et marraine, les parents de Jean ; et c’était un berceau pour ma poupée neuve. Vraiment, cela ne pouvait mieux tomber puisqu’elle avait si souvent sommeil.
J’allais courir me mettre à table avec les autres, quand Thérèse s’exclama :
— Mais va t’habiller !