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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/163

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CÉSAR-ANTECHRIST

La Corne

Les oursins ronds ont hérissé leurs crins

Les chevaux de mer de leur crinière de fer se creusent les reins

Et la rafale tonne et tord les cors et les cornes.

Voici le vol griffu des hippocampes au lieu des cornes d’Ammon.

Lourd sur le vent, lourd sur la mer, lourd sur la crête
Des bruits

Tapi dans les feuilles comme grimpe un menteur loup-garou

Le
Pouls.

La Foule. — Nous avons vu un arbre fendu qui marchait… Et ses cuisses se fermaient et s’entre-croisaient comme des ciseaux. — Milon n’y fût point resté pris, mais la terre aurait sucé ses dix doigts de museaux. — L’Antechrist est né comme Adam : à trente ans, et avec des pommes dans ses mains belles.

La Corne

Pouls dans la vie et sur la mer hors de la nuit,
Hors du sommeil et par le bruit.
Mort pointillée en repos qui survit