Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
GESTES ET OPINIONS DU DOCTEUR FAUSTROLL
les medecins et l’amant

Il y a dans le lit, calme comme une eau verte, un flottement de bras étendus, ou plutôt ce ne sont pas les bras, mais les deux parties de la chevelure, végétant sur la mort. Et le centre de cette chevelure se recourbe selon un dôme et ondule selon la marche de la sangsue. Des faces, champignons boursouflés sur la pourriture, naissent complémentaires et rouges dans les vitres de l’agonie. Le premier médecin, orbe plus large derrière ce dôme, trapézoïdal de caractère, fend ses yeux et pavoise ses joues. Le deuxième jouit de l’équilibre forain des besicles, sphères jumelles, et à la libration de l’haltère pèse son diagnostic ; le troisième, vieux, se voile de l’aile blanche de ses cheveux et désespérément annonce que la beauté retourne au crâne en lissant le sien ; le quatrième regarde sans comprendre… l’amant qui, à rebours du sillage de larmes, les sourcils joignant en haut leurs pointes internes dans le sens du vol des grues et de la communion des deux paumes du priant ou du nageur, selon l’attitude de dévotion quotidienne dite par les brahmines Khurmookum, vogue à la suite de l’âme.