Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES NOUVEAUX TIMBRES

C’est une des superstitions humaines, quand on veut s’entretenir avec des proches momentanément éloignés, qu’on jette dans des pertuis ad hoc, analogues aux bouches d’égout, l’expression écrite de sa tendresse, après avoir encouragé de quelque aumône le négoce, si funeste pourtant, du tabac, et acquis en retour de petites images sans doute bénites, lesquelles on baise dévotement par derrière. Ce n’est point ici le lieu de critiquer l’incohérence de ces manœuvres : il est indiscutable que des communications à distance sont possibles par leur moyen.

Cette habitude est assurément ancienne, car les figurines — les timbres, pour les appeler par leur nom — sont fort connues. Nous fûmes donc désagréablement surpris, il y a peu de jours, quand un débitant de tabac nous remit, contre nos quinze centimes de bon billon, une effigie inédite, et nous restâmes dans la même