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SPÉCULATIONS

bonnes raisons pour croire à son existence ; en tous cas s’il existe — imagination bizarre — un nombre égal de joies ou de douleurs, ce n’est point dans un individu isolé qu’on constate cette égalité : il y a des êtres forts et d’autres à qui tout est danger.

... Cependant, l’Assistance publique, dans ses dispensaires et fourneaux, désaltère ses protégés par l’image : point de verres ni de demi-setiers sur les tables du réfectoire ; aux murs, saines, fortifiantes et appétissantes, des figures de cerveaux et de poumons ouverts, montrant, violemment enluminés, les ravages de l’alcoolisme.

Or, M. Rigaud, le doyen du banquet des maires du 22 septembre 1900, à l’Exposition universelle, nonagénaire alerte, a acquis sa longévité en remplaçant deux de ses repas par deux petits verres d’alcool ; de quels siècles ne serait-il point assuré de jouir, a fortiori, s’il ingurgitait de grands verres ?

Or le plus grand buveur du monde, le médecin américain Mooney, du Kentucky, septuagénaire, calcule qu’il a consommé, depuis l’âge de douze ans, trois cent mille francs de whisky : c’est pourquoi a-t-il vécu tant de temps, et est-il le premier sujet du proverbe : Time is Money.

Or le prix qui était réservé, à Rome, au vainqueur de la grande course des quadriges au