Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/105

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qu’on ne le dit ; j’ai été professeur de lycée, et c’étaient mes bons élèves qui étaient reçus, et je sais qu’aujourd’hui, sauf quelques accidents inévitables réparés d’habitude à un second examen, il en est partout ainsi ; il n’est pas mauvais, pourtant, de permettre aux candidats de produire au jury un livret où seront inscrites leurs notes et leurs places durant les trois années, je crois, qui précèdent l’examen.

Le ministre demandait que le jury fût tenu de résumer l’impression résultant pour lui de l’étude du livret en une note ; le livret des bons élèves leur eût ainsi assuré d’emblée un certain nombre de points qui auraient corrigé l’insuffisance accidentelle de leurs copies. En fait, le baccalauréat eût été ainsi la combinaison d’un examen et d’un certificat d’études. Le conseil supérieur a décidé qu’il n’y aurait pas de note spéciale pour le livret scolaire et que le jury d’examen en tiendrait simplement compte pour l’admissibilité. Au fond, cela peut revenir au même dans la pratique, car, si le jury d’examen tient réellement compte du livret d’examen, c’est comme si le livret était représenté par une note. Or, lorsqu’un livret scolaire dressé et produit dans les conditions légales établira qu’un élève, depuis trois ans, est toujours dans les dix premiers sur 60 ou 70 élèves, il est impossible que le jury n’en tienne pas compte. Bien mieux, le ministre, en demandant une note spéciale pour le livret, fixait