Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/247

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universitaires les fonctions électives. Il a déclaré que toute pétition directe des professeurs et instituteurs au Parlement était interdite : — mais il ne m’a pas répondu quand je lui ai demandé avec insistance s’il permettrait aux universitaires de se concerter pour faire parvenir au ministre par voie hiérarchique des pétitions identiques. Et encore quand je lui ai demandé de déclarer si, dans les questions économiques et sociales inscrites au programme, les professeurs ont la même liberté de doctrine que dans les questions métaphysiques, je n’ai eu d’autre réponse que le silence ; quand la question devenait délicate, M. Leygues glissait à côté avec une parfaite élégance. Enfin, pour les déplacements mêmes, qui étaient l’occasion de l’interpellation, M. Leygues les maintenait, mais il essayait de les présenter comme des avancements.

Aussi, pendant qu’il parlait, l’attitude de la Chambre était bien curieuse. Tantôt c’étaient nos amis qui se soulevaient ; tantôt c’était le centre, surtout quand le ministre donnait l’apparence d’un avancement aux mesures prises contre les professeurs, qui s’indignait et criait presque à la trahison. M. Maurice Lasserre a, un moment, crié : « Mais c’est l’anarchie pure ! qu’on nous rende les anarchistes ! »

Enfin, entre les radicaux qui ne voulaient pas voter à fond contre le gouvernement et le centre qui n’osait pas encore voter ouvertement contre l’Université, il