Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/281

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point de vue militaire et constitutionnel, il y a quelque chose de précis à dire au point de vue universitaire : c’est la question relative à la situation faite à M. Mirman. Je sais bien que, pour beaucoup de professeurs, étant donné que la possession du diplôme de licencié suffit à les faire bénéficier du service d’un an, la question Mirman ne pourra pas se produire. Mais elle peut se représenter pour tous les professeurs — et ils sont nombreux — qui ne sont que bacheliers, et pour tous les instituteurs. En sorte que les chefs responsables de l’Université de France ont assumé devant elle, et sans protestation aucune, cette responsabilité de laisser supprimer, contrairement à la Constitution, le droit électoral d’une très grande partie des professeurs et de la totalité des instituteurs.

C’est la première fois, dans la question Mirman, que l’administration universitaire a procédé ainsi. Je me suis trouvé personnellement — je demande à la Chambre la permission de le lui rappeler — dans la même situation que M. Mirman, lorsque j’ai été élu pour la première fois en 1885, n’étant pas professeur titulaire de faculté. J’avais seulement six ans de service, tandis que M. Mirman en avait plus de neuf et demi. L’autorité militaire n’a jamais songé à élever la moindre prétention sur moi. Bien mieux, en 1889, quand j’ai repris mes fonctions à la Faculté des lettres de Toulouse, j’ai appris, par la retenue qu’on me