Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/411

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cussion — un désaccord fondamental et irréductible. De plus, je rencontre d’emblée — et je ne peux pas ne pas les rencontrer — des problèmes troublants, poignants même, à propos desquels, depuis deux années, de vives polémiques sont dirigées contre nous : le militarisme ; l’idée que le prolétariat socialiste se fait de l’armée, de la patrie ; les rapports du socialisme français avec le socialisme international ; l’aspect que prennent pour nous, pour notre parti, ces questions territoriales dont notre ami Vaillant parlait tout à l’heure : ces questions, si redoutables qu’elles soient, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas les éluder. Elles sont posées devant le pays, elles doivent être posées devant le Parlement.

Et, messieurs, si vous suivez de près, comme vous l’avez fait assurément, les grandes discussions qui se produisent dans les Parlements étrangers, vous verrez que partout, à Londres, à Rome, à Berlin, à Vienne, à Budapest, il est parlé de toutes choses, et, en particulier, des choses de la France, avec une entière liberté ; il y est parlé de notre pays, de nos gouvernants, de nos chefs d’État, de nos institutions, du mouvement de notre politique intérieure, de la répercussion que cette politique intérieure de la France peut avoir sur l’ensemble des affaires européennes. Il me semble que la même liberté de discussion fondamentale doit être assurée ici.