Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/490

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Messieurs je n’ai pas à discuter à cette heure, parce que nous n’avons pas les éléments nécessaires, la solution même du problème que M. le ministre des Affaires étrangères nous indique ; je ne chercherai pas à relever certaines contradictions de termes, inévitables et bienfaisantes peut-être dans les transactions diplomatiques, entre l’autonomie crétoise et ce qu’on a appelé l’intégrité de la puissance ottomane. Mais depuis si longtemps, dans les rapports de la France et de l’empire ottoman, la France s’est si souvent contentée de promesses vaines et de formules trompeuses, que nous avons le droit et le devoir d’attendre que les termes dans lesquels le gouvernement comprend l’autonomie de l’île crétoise nous soient définis avec plus de précision. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.)

M. le ministre des Affaires étrangères me permettra ici d’exprimer un regret. Il a dit tout à l’heure qu’on reprochait à la France de ne pas avoir pris, pour le règlement de la question orientale, pour la protection des Arméniens ou des Crétois, des initiatives que d’ailleurs, selon lui, n’avaient pas prises d’autres peuples. Je lui en demande bien pardon, mais je suis obligé de constater avec une véritable tristesse — et la Chambre constatera avec moi — que bien souvent depuis trois ans, d’autres puissances, notamment dans le mémorandum du 20 octobre, ont formulé des