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HISTOIRE SOCIALISTE

elle-même était souvent violente contre les glaneurs. Elle n’eut donc en cette question qu’une tactique incertaine ; et elle ne pourra utiliser au profit de la résistance et de la Contre-Révolution le flottement et la division que les progrès de la culture intensive et de la propriété âprement individuelle produisaient dans le Tiers État rural.

Même flottement du Tiers État et même incohérence impuissante de la noblesse dans la question si importante du parcours et de la vaine pâture. Les vœux des cahiers du Tiers État sont tout à fait contradictoires. Ils demandent ou la suppression ou la réglementation sévère, ou le rétablissement, ou l’extension de la vaine pâture.

Guillottin.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Voici le bourg de Chelles qui demande une réglementation précise : « La coutume de Paris est absolument muette sur l’usage des pâtures communes ; elle ne dit pas quand les prés doivent être en défense ; elle ne règle rien sur le nombre des bêtes que chaque habitant peut mettre dans les pâtures communes, et de ce silence, il résulte plusieurs abus dans cette paroisse et dans beaucoup d’autres du ressort, savoir ; 1o que des particuliers qui ne possèdent rien absolument et ne font valoir aucuns biens prennent en pension des chevaux qu’ils nourrissent aux dépens de la commune ; 2o d’autres à peu près de la même classe, élèvent des bestiaux ou en achètent d’autres, font commerce

liv. 25. ― histoire socialiste.
liv. 25.