Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/279

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La dépréciation est déjà forte, et elle s’accentuera bientôt ; mais elle n’inquiétait pas les contemporains autant que nous pourrions l’imaginer, car d’abord l’assignat n’avait jamais été au pair : il avait toujours perdu au moins 7 à 8 % ; la monnaie métallique, devenue assez rare pour des causes multiples, apparaissait presque comme un objet de luxe, et il semblait naturel de payer une prime pour se la procurer.


Page du Journal du père Duchesne.
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Mais tandis que l’assignat ne perdait que 20 % sur la monnaie métallique française, il perdait, à cette date, 50 % sur les valeurs étrangères. Pour se procurer des monnaies ou des billets d’Allemagne, de Hollande, de Suisse, d’Angleterre, ou pour acheter des lettres de change payables à Londres, à